Le domaine Arretxea

Le domaine Arretxea

 

Plongez en plein cœur du Pays basque, à quelques minutes de Saint Jean Pied de Port, passage obligatoire des pèlerins de St Jacques de Compostelle où se trouve le Domaine Arretxea dans le petit village d’Irouléguy.

Avec ses 220 hectares de vigne, le vignoble d’Irouleguy est l’un des plus petits de France. Il doit son existence aux moines de Roncevaux qui produisaient des vins destinés aux pèlerins.

Arretxea signifiant « maison de pierre » en basque. Celle-ci fut construite en 1624, mais son vignoble, tel qu’on le connaît aujourd’hui, a été créé par Thérèse et Michel Riouspeyrous en 1989.

Les Riouspeyroux, tous deux passionnés de vin, apercevaient tous les jours depuis leur chambre l’ancien chai du grand père de Michel reconverti en étable. Déjà propriétaires de quelques hectares de terres faisant partie de l’AOC Irouleguy, Michel, alors professeur dans un lycée agricole de la région et ayant toujours voulu devenir paysan, et Thérèse, éducatrice d’enfants à déficience visuelle, vont créer le Domaine Arretxea.

Ils vont parvenir, non sans mal, à débloquer des fonds qui vont leur permettre de donner une seconde vie au Chai du grand-père. Il a fallu creuser les terrasses dans les pentes abruptes de la région (dont certaines avoisinent les 40%) afin d’y planter les 8 hectares de vignes à la main, le tout en gardant leurs emplois pendant plusieurs années (Thérèse prenait trois trains jusqu’à Bordeaux tous les jours.) ainsi qu’en élevant leurs deux enfants, Estéban et Théo.

« La plus grande difficulté, c’est qu’on n’a eu personne pour nous apprendre ce métier. » Thérèse.

1993 marque le premier millésime du domaine Arretxea, soit 4 ans après le début de l’aventure. Afin de faire parler les terroirs tout en respectant la nature, les vignes sont conduites en bio (certifié en 1998) ainsi qu’en biodynamie.

L’hiver, c’est un troupeau de moutons qui assure l’entretien du vignoble et apporte une fumure naturelle !

Le logo

La Pierre discoïdale avec ses symboles aide à comprendre la philosophie du domaine. Elle évoque l’amour et la passion du vigneron. Le domaine Arretxea trouve son inspiration dans l’histoire ancienne et noble du vignoble d’Irouleguy. Il puise ses forces dans les souvenirs de la tradition familiale, celle du grand-père, vigneron amoureux vivant en harmonie avec la vigne et le vin.

Les vignes sont installées sur des coteaux abrupts et des terrasses. L’exposition sud attire l’ensoleillement maximum, la chaîne des Pyrénées abrite des vents océaniques et nordiques. L’effet Foehn des vents du sud en arrière-saison participe activement à la maturation des raisins.

Les 4 symboles du logo représentent en quelque sorte l’esprit des Riouspeyrous. La notion de terroir qui leur est chère est l’axe majeur de leur travail. Aidés de grands spécialistes des sols et des matières organiques comme Yves Hérody, Dominique Massenot et Jacques Petit, ils ont fait des recherches sur la nature de chaque parcelle afin de mieux comprendre leurs caractères distincts pour aboutir depuis 2009 à une déclinaison de cuvées terroirs sur grès, schistes et ophites.

Il fait soif !

Composé à dominante de gros manseng avec un tiers de petit manseng et quelques grappes de petit courbu, cet Hegoxury est le fruit de l’assemblage de 4 terroirs principalement à base d’ophites et de schistes complétés par des grès et des ampélites.

Le raisin est ramassé et trié à la main : 65% est pressé directement tandis que 35% va subir une macération de 18 heures. Fermentation et élevage en foudre et demi-muid pour 60%, le reste passera une dizaine de mois en cuve sur lie.

Sa couleur est jaune or, son nez a des arômes de fleurs blanches, d’agrumes et d’amandes et est d’une belle complexité aromatique. En bouche, des notes d’abricot et d’agrumes, une belle amplitude, bien équilibrée par l’acidité qui amène cette fraîcheur.

Accompagnement : foie gras mi-cuit, fruits de mer ou viande blanche. Il peut être oublié en cave 7-10ans. Le servir à 10-12°C après carafage.

Le Panxturi signifie en basque le « blanc de Pantxo ». En effet, cette cuvée est élaborée à partir d’une parcelle qui est conduite en biodynamie par Monika et Pantxo Indart, vignerons à Baigorri. Le sol est composé d’ophite, qui est une roche magmatique avec une grande richesse en oligoéléments.

L’encépagement est de 60% de gros manseng, le reste en petit manseng. Nez très minéral avec des notes d’agrumes. Beaucoup de matières en bouche,  mais bien équilibré par sa fraîcheur. La minéralité persiste pour finir sur une belle amertume. Vous pouvez accompagner ce vin avec un poisson grillé ou des fruits de mer.

L’Hegoxuri Schistes provient d’un sol composé à dominante de schistes à recouvrement gréseux avec des intrusions ophitiques, exposé sud. Cette cuvée est composée d’une dominante de gros manseng (environ 55 %), de petit manseng et d’un soupçon de petit courbu (environ 5%).

Au nez, on retrouve des notes d’agrumes fidèles à ces cépages. La bouche est riche avec une belle tension. Très bien équilibré. Très beau vin qui gagnera à coup sûr dans quelques années. Ce vin s’accompagnera très bien après carafage avec des poissons en sauce ou une viande blanche.

Cette cuvée provient d’un sol de grès carbonaté riche en quartz et en fer. 98 % de petit manseng et 2 % de gros manseng composent l’Hegoxuri Grès. Toute la vinification se passe en foudre ovale de 1 200 litres. Cette cuvée est l’expression originelle d’un terroir exposé plein sud.

Un vin avec une belle fraîcheur, le bois du foudre est bien fondu. Une complexité aromatique remarquable même si c’est encore un petit peu jeune. Privilégiez les poissons grillés ou viandes blanches après avoir carafé ce superbe vin.

Vendangé et trié à la main le 10 octobre, le tannat (75%) et le cabernet-franc (25%) composent ce rosé 2012. Le cabernet-franc est pressé directement, contrairement au tannat qui va macérer pendant une demi-journée. Fermentation malolactique partielle (30% de l’assemblage) et élevage sur lies fines.

La couleur rose grenat nous rappelle que nous ne sommes pas en Provence, mais bien au Pays Basque. La groseille égaye le nez de ce rosé qui, en bouche, se révèle très vineux. Un rosé d’accompagnement de viande blanche, de grillades ou de charcuterie plus que d’apéritif. A boire à 10/12°C dans les deux années suivant la récolte.

Avec seulement 26hl/ha, le rouge tradition d’Arretexea est composé de 46% de tannat, 41% de cabernet-franc et 13% de cabernet sauvignon. Toujours ramassées à la main, les grappes sont triées, mais non foulées. Pendant 2 à 3 semaines, les raisins vont macérer puis être élevés sur lies fines pendant 18 mois en cuve béton.

La couleur de ce vin est rubis, son nez évoque des fruits mûrs tels que la mûre sauvage. En bouche, l’attaque est douce, ronde. C’est un vin sur le fruit, gourmand. Il pourra accompagner du veau, du canard ou encore toutes les viandes rouges pas trop puissantes. À servir à 16-17°C après carafage. Vous pouvez le boire dès à présent ou attendre 5 à 7 ans.

La cuvée Haitza est la seconde cuvée en rouge. L’encépagement est de 70% de tannat et 30% de cabernet sauvignon. Les vendanges sont manuelles, triées et non foulées.La macération dure 3 semaines. L’élevage se fait partiellement en foudre de 400 et 600 litres sur lies fines pendant 18 mois.

La couleur du vin est d’un rubis plus intense que le Tradition 2011. Le nez va dégager une belle fraîcheur avec des notes d’eucalyptus et de fruits rouges. En bouche, la fraîcheur persiste, assouplissant les tannins soyeux. Vin gourmand comme son petit-frère, mais plus complexe et concentré.

Un agneau pourrait accompagner au mieux ce vin ou encore de la viande rouge légèrement maturée.

Conclusion de notre visite au domaine Arretxea

Superbe accueil de Thérèse qui aura pris beaucoup de temps malgré notre retard (causé en partie par un bouchon de brebis et de leurs bergers !) à nous expliquer leur philosophie.

Réception très conviviale dans leur maison familiale où nous avons pu apercevoir son papa qui, à 86 ans, revenait d’une livraison ! « Habituellement, il n’a pas trop le moral, mais quand je lui demande un service, il relève la tête aussitôt et est épanoui », nous confia t-elle.

Des vins aussi généreux que leurs vignerons. À noter que les fistons Théo et Estéban, l’un chez Jean-Marc Grussaute à Jurançon (superbe domaine Camin Larredya), l’autre parti vinifier au Chili, arrivent à grand pas pour reprendre la suite !